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Philippe Deprédurand citant en mai 2011 mon livre Le Secret de l'Occident (édition 1997), pour insister sur l'importance de la silhouette littorale de l'Europe et sur le rôle primordial de la mer dans le destin de ce continent.
(Philippe Deprédurand: L'Union Européenne et la mer, ou les limbes d'une puissance maritime, préface de Pierre Verluise, L'Harmattan, Paris, 13 mai 2011, 151 pages)

Copie de sûreté de la version internet: mai 2013. Source.
Théorie du miracle européen

Cosandey




Extraits



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INTRODUCTION GÉNÉRALE


      Aux origines mythiques du continent européen, bien avant sa progressive unification communautaire {note du webmestre : par l’UE entre 1950 et 2015}, la mer apparaît comme un élément fondateur. Issue d’une famille royale légendaire de Phénicie, jeune vierge cueillant des fleurs, c’est sur le rivage phénicien qu’Europe est séduite par Zeus taurin. C’est pour une île que ce dernier que ce dernier lui fait quitter Tyr la maritime et l’installer en Crète, l’île de l’alliance et de l’enfantement de rois régnant sur les mers.
     Minos, son fils et roi, est ensuite dépeint par Thucydide comme le modèle des Hellènes, qui se nourriront d’un rapport intime à la mer.



Section 1 – L’Europe et la mer, dans l’espace et le temps

      Au-delà du mythe, l’Europe apparaît toujours étroitement liée à la mer, par sa géographie comme par son histoire.

«La compénétration, pour ne pas dire l’enchevêtrement, des terres et des mers est sans doute le trait le plus saisissant de l’image aérienne de l’Europe (3)». Cette observation aérienne de l’espace européen montre un «continent maritime (4)», péninsulaire. Adossé à la masse continentale asiatique, il en assure la terminaison bien avant le Cap Finistère. Ses archipels britannique et méditerranéens, ses péninsules scandinave ou ibérique, ses «manches» (Manche, Otrante, Bosnie…) permettent à un Européen de n’avoir jamais plus de 800 kilomètres à franchir pour se baigner dans la mer.


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CARTE 1: Un continent péninsulaire
marqué par l'influence marine


      Cette relative proximité est encore renforcée par un littoral largement dentelé de quelque 100'000 kilomètres, soit plus que les côtes russes et américaines réunies. Le rapport de la longueur des côtes, à la superficie terrestre est alors de 4 kilomètres pour mille kilomètres carrés en Europe contre moins de 1,7 en Asie.


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      C’est donc sur un continent à la taille modeste et à la robe échancrée, encerclé de façon assez symétrique par un vaste océan et de nombreuses mers étroites, que se développent les civilisations de l’Europe. S’il faut se garder de tout déterminisme absolu, il convient de mesurer l’importance peut-être décisive du littoral dans la riche histoire du continent européen. C’est la thèse originale de David Cosandey, géopoliticien suisse, qui démontre le lien existant entre la «dentelle littorale» et le développement économique (5), à travers l’analyse fractale (valeur mathématique du caractère complexe d’une ligne brisée). Il en a déduit le concept de «thalassographie articulée», qui peut être ainsi résumé : «sur le long terme, cette configuration littorale a favorisé, en Europe, la formation d’Etats rivaux durables, ainsi que le développement du commerce». Autrement dit, «le continent européen offrait une véritable infrastructure naturelle de développement». (6)

*

      D’où [note du webmestre: il faudrait plutôt dire : Ce qui explique] ce constat simple: parmi les plus brillantes des civilisations européennes, de nombreuses furent maritimes.

      Jusqu’aux Grandes Découvertes, l’honneur revient aux sociétés riveraines de la Méditerranée, «poumon et nourrice de l’Europe antique et médiévale» (7).
      Athènes, archétype de la Cité qui vit de la mer, conceptualise la thalassocratie pour assurer son ravitaillement en blé (…)



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(5) David COSANDEY, Le Secret de l'Occident, du miracle passé au marasme présent, Paris, Arléa, 1997.
(6) David COSANDEY, Pourquoi l’Europe dominait hier..., Le Temps Stratégique, no 82, Genève, juillet-août 1998.

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(...)

      Egalement extraordinaires, en termes relatifs, l’épopée des Vikings, Varègues et autres Frisons, qui relevait avant tout de pratiques commerciales, ou encore l’influence de la Ville libre hanséatique.

(…)



Philippe Deprédurand:

L’UNION EUROPÉENNE ET LA MER
ou les limbes d’une puissance maritime (2011)

L'Europe est un continent lié à la mer, par sa géographie comme par son histoire. Alors que reculent les puissances maritimes traditionnelles, l'UE peut-elle devenir une puissance de la mer? Liant l'aventure communautaire future à une meilleure appropriation des enjeux de la mer, cet essai se termine par des propositions de débat, dans une perspective "d'élargissement à l'Ouest" et de dépassement par l'UE des limbes de la puissance maritime.





Créé: 12 mai 2013 – Derniers changements: 13 fév 2017