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Jean-Sylvestre Mongrenier évoquant mon Secret de l'Occident (édition 2007) parmi diverses considérations sur la géographie et l'histoire du continent européen.
(Jean-Sylvestre Mongrenier: Géopolitique de l'Europe, Collection Que-Sais-Je, no4177, 07oct2020, 128 pages, ISBN: 978-2-7154-0102-0.)

La mention de ma théorie arrive fort à propos et au bon emplacement dans le texte. Mais cette évocation reste trop brève (un paragraphe). J.S.Mongrenier aurait dû lui attribuer 2 ou 3 pages entières, de par l'importance qu'elle donne au thème central de cet ouvrage: la géopolitique.


Copie de sûreté de la version internet: avril 2021. Source.
Théorie de la Science

Cosandey




CHAPITRE PREMIER
Contours et Identité de l’Europe (pages 9 à 43)


I. Géohistoire et temps long



1. De la Chrétienté à l’Europe

(…)

2. La compénétration entre terres et mers Si l’on s’en tenait à la géologie, l’Europe pourrait être définie comme une "petite péninsule de l’Asie" (Nietzsche), une image ensuite reprise par Paul Valéry. Toutefois la compénétration des espaces terrestres et maritimes ainsi que les influences océaniques de l’Atlantique Nord la distinguent de la masse terrestre eurasiatique. Ainsi l’Europe constitue-t-elle un « monde-isthmes » découpé par la mer.

Le plus large de ces isthmes court du golfe de Finlande à la mer d’Azov. [Sa longueur] est d’un peu plus de 1500 km. Il correspond approximativement aux frontières entre les Etats baltes, la Biélorussie et l’Ukraine d’une part, la Russie de l’autre.

Au-delà de cet isthme, l’on s’enfonce dans de grandes plaines qui s’évasent jusqu’en Sibérie. D’est en ouest, les isthmes d’Europe se rétrécissent. L’isthme entre la Baltique et la mer Noire [mesure] environ 1200 km. Entre la mer du Nord et l’Adriatique, la distance est encore inférieure (1000 km). Enfin les deux isthmes européens les plus étroits passent par la France. Il s'agit de l’isthme entre la Manche et la Méditerranée (900 km) et de celui qui relie le golfe de Gascogne (océan Atlantique) au golfe du Lion (Méditerranée). Ensuite commence la péninsule ibérique, largement ouverte sur l’Atlantique Nord et la Méditerranée occidentale.

L’identité géographique du monde-isthmes européen conduit à l’hypothèse thalassographique telle que David Cosandey l’a formulée dans Le Secret de l'Occident (Flammarion 2007).

L’essayiste suisse part de l’idée, envisagée par d’autres auteurs, selon laquelle l’existence d’une certaine stabilité étatique et d’une concurrence stimulante entre ces différents unités politiques aurait été à l’origine du développement historique des sciences et des techniques en Europe. L’originalité de sa thèse réside dans l’explication géographique, qui constitue l’une des lignes de force de l’ouvrage : l’Europe aurait bénéficié des avantages d’une thalassographie articulée, i.e. d’un rapport favorable entre la masse continentale et le tracé des côtes [ce qui lui aurait donné plus de chances d'arriver à une division entre États stables et de connaître une intense activité commerciale]. Outre l’imbrication entre espaces terrestres et maritimes, il prend en compte les possibilités ouvertes par les fleuves qui irriguent le continent européen et orientent les hommes vers la mer.

L’ensemble de ces facteurs a favorisé les échanges commerciaux entre les différents parties de l’Europe.

Certes, on se défiera des explications de type matérialistes, géographiques ou autres, censées expliquer l’histoire universelle. D’une manière générale, l’école française de géopolitique (Yves Lacoste, Béatrice Giblin et la revue Hérodote) souligne l’importance des représentations géopolitiques, lesquelles sont déterminantes dans le rapport au monde des sociétés humaines. Il convient également de rappeler que la compétition stimulante entre les différents États européens a pris [parfois] la forme d’une lutte sans merci pour l’hégémonie. Il n’en reste pas moins que « l'hypothèse thalassographique » a pour mérite de rappeler l’importance de la mer et de l’océan dans l’histoire et la géopolitique de l’Europe.


3. Continentalisme et géopolitque des mers – Dans les deux décennies qui ont suivi la seconde guerre mondiale...

(…)

II. Un continent ouvert sur l’Asie

(...)

III. L’Europe comme figure spirituelle


(...)

Autour de l'auteur

Docteur en géopolitique, chercheur associé à l’Institut Thomas-More, Jean-Sylvestre Mongrenier est professeur agrégé d’histoire-géographie et chercheur à l’Institut français de géopolitique. Il est également auditeur de l’Institut des hautes études de défense nationale.



Résumé

Si l’Europe ne constitue pas un acteur géostratégique global, elle n’est pas non plus réductible à une simple expression géographique. Berceau de la civilisation occidentale, elle est située à la croisée des menaces, dont certaines portent sur son existence même.

Face à cette situation paradoxale, quels leviers mettre en œuvre ? Une confédération européenne fondée sur la libre collaboration des nations et le « partage du fardeau » au sein de l’Alliance atlantique ne pourrait-elle pas relever les défis qui se posent à elle ?

Jean-Sylvestre Mongrenier livre ici une étude rigoureuse, conduite à différentes échelles spatiales et temporelles, de l’environnement stratégique du Vieux Continent, dont les tenants et les aboutissants sont plus que jamais d’actualité.








Créé: 12 avr 2021 – Terminé: 17 avr 2021