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Une critique très dense de mon livre Le Secret de l'Occident par Jules Mardirossian, parue en septembre 2008 dans le magazine français "France-Arménie". Mes commentaires et précisions sont ajoutés entre crochets et colorés en bleu.
(France-Arménie, Paris, édition papier, no324, 16-30 sept. 2007, rubrique "Livres", p.23).
Copie de la version papier oct 08.
Doc pdf.
Théorie du miracle européen
Cosandey



FENÊTRE SUR LE MONDE

Parce que comprendre le monde et ses enjeux devient une priorité, France-Arménie vous aide à les décrypter
par Jules Mardirossian
   

Livres...
"Le secret de l'Occident. Vers une théorie générale du progrès scientifique" par David Cosandey, docteur en physique théorique. Ouvrage de 864 pages (15 €); éditions Flammarion, 2007.

L'auteur avance une démonstration inédite, bien argumentée, cohérente et passionnante, parfois abrupte, des raisons du miracle scientifique et technique de l'Occident.
Après la Grèce antique, l'Europe de l'Ouest prend tardivement le relais à partir du XIème siècle. Les hypothèses classiques tendant à expliquer ce miracle sont réfutées par l'auteur: religion, culture, ethnie, climat, héritage grec, pillage colonial, hasard. Ce secret provient en premier lieu d'une extrême imbrication des terres et des mers/océans sur une aire suffisante, avec des côtes tourmentées, sinueuses, tout en péninsules, golfes, baies profondes, isthmes, presqu'îles et îles: thalassographie articulée. En effet, la mer, meilleure frontière entre les Etats, est idéale pour les échanges commerciaux et culturels: le transport maritime est jusqu'à une centaine de fois moins onéreux que le transport terrestre. Un indice de développement fondé sur le rapport longueur des côtes sur aire totale [Note du webmestre: en fait, la "dimension fractale"] indique 702 pour l'Europe occidentale, 136 pour l'Islam arabe, 203 pour l'Inde et 189 pour la Chine. Une thalassographie articulée engendre l'essor économique via les échanges (d'où l'importance capitale des marchands), et la division politique d'Etats stables d'une aire civilisationnelle culturellement diverse: théorie "méreuporique". [Tous ces éléments ainsi que] La permanence des rivalités, antagonismes, compétitions et échanges entre les Etats européens [entretiennent] entretient la continuité de l'innovation scientifique et "le lien social tout en rompant l'unanimisme". A contrario, un grand
   
espace terrestre continental favorise [l'instabilité des frontières ou] l'éclosion d'empire plutôt homogénéisateur étouffant la créativité, car favorable au monopole conservateur des élites. Après une analyse détaillée et originale des mécanismes politiques et économiques qui ont amené la suprématie scientifique occidentale la géomorphologie de l'Europe de l'Est est moins favorable) du XIIème au XVIIIe siècle, un examen minutieux de l'auteur pour l'Islam arabe, l'Inde et la Chine démontre que les autres civilisations n'ont pas connu comme l'Europe une diversité d'Etats stables et un essor économique étalés sur plus d'un millénaire [et donc pas un progrès scientifique comparable à celui de l'Europe de l'Ouest].
Le miracle de la Grèce est aussi [expliqué par cette théorie après avoir été] passé au peigne fin. Sa thalassographie articulée et sa méreuporie idéales ont engendré son exceptionnelle fécondité intellectuelle et scientifique de –800 à –100: la 1ère période est hellénique jusqu'en –330 et la 2ème [la période où le monde grec s'étend au Moyen-Orient] est hellénistique car la fécondité s'étend au Moyen-Orient avec Alexandre le Grand. Les causes de la décadence sont ensuite explicitées. Puis l'analyse des XIXème et XXème siècles européens souligne la continuité de l'innovation (chimie, électro-magnétisme, physique quantique...) [grâce à la continuité de la division politique stable et de l'essor économique] mais l'efficience nouvelle [de la technologie] amène l'émergence de l'Etat-nation "exacerbé". A partir de 1950, c'est "la fin de la formule magique européenne [...] morte de petitesse", comme la Grèce en son temps.
Les gigantesques Etats-Unis et URSS continuent la compétition (ère atomique, missiles intercontinentaux, puis conquête spatiale) mais les Soviétiques abandonnent dans les années 1970 et les Américains s'essoufflent. Le XXIème siècle est abordé avec Internet, les cellules souches, le clonage... le danger de l'Etat mondial universel et l'expansion de l'Asie. Quid de la rivalité spatiale? [elle fait l'objet des pages 805-808]




Créé: 05 oct 2008 – Derniers changements: 20 oct 2014