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Une critique très distraite de mon livre Le Secret de l'Occident (2007) par Olivier Mongin.
(Olivier Mongin: Esprit, Copie de la version papier |
Elie Barnavi et Krzysztof Pomian
LA RÉVOLUTION EUROPÉENNE. 1945-2007 Paris, Perrin, 2008, 276 p., 18 € David Cosandey LE SECRET DE L'OCCIDENT. Vers une théorie générale du progrès scientifique Paris, Champs/Flammarion, 2007, 876p. La Révolution européenne est le livre, particulièrement limpide et pédagogique (pas une seule note, trois livres de référence en bibliographie), de deux historiens, respectivement conseiller scientifique (Elie Barnavi) et directeur du comité scientifique du musée de l'Europe à Bruxelles (K. Pomian), pour lesquels l'état de l'Europe ne résulte pas d'une histoire «dont il serait un aboutissement inéluctable», d'autant que «le projet pour une Europe unie» après la Seconde Guerre mondiale «ne pouvait qu'être tenu pour désespéré par un esprit rationnel». Alors que K. Pomian avait mis précédemment en avant le rôle moteur des nations dans l'aventure européenne, l'ouvrage privilégie ici l'idée d'une «civilisation européenne» dont la réalisation a été rendue possible par des acteurs politiques exceptionnels et non pas en raison d'un retour de mémoire miraculeux. Dès lors, au moment où l'Europe traverse une phase de grande fatigue politique, liée à la rapidité de l'élargissement et à la faiblesse de l'approfondissement, il faut se demander si le succès de la «civilisation européenne» peut donner lieu à une nouvelle séquence politique. Dans le sillage des travaux d'un Fernand Braudel, l'ouvrage de David Cosandey, dense mais jamais réservé à des lecteurs savants, souligne les critiques géographiques de l'Europe pour expliquer, tout en multipliant les comparaisons avec la Chine, l'islam et l'Inde, pourquoi l'Europe a été un berceau du développement économique et scientifique. L'hypothèse avancée est celle d'une «thalassographie articulée» du continent qui repose sur un fait majeur: chacune des capitales importantes (Londres excepté) est installée dans un territoire d'où elle peut regrouper ses façades maritimes et les relier au cœur dense de l'Europe. Dans sa présentation, Christophe Brun montre comment la mondialisation contemporaine épouse à l'échelle planétaire ce caractère thalassographique.
O.M.
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Créé: 14 jun 2009 Derniers changements: 29 mai 2012
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